Numerama: « Confinement : la galère des Français privés d’Internet et de téléphone »

« [Reportage Numerama] Pour les personnes en situation de précarité qui ne disposent pas d’un accès illimité au téléphone ou à Internet, le confinement est vécu comme un isolement du reste de la population. Alors que les déplacements sont limités à leur strict nécessaire, il devient impossible de maintenir le lien avec ses proches mais aussi d’effectuer ses démarches administratives, de travailler ou d’organiser l’école à la maison. Des ONG de lutte contre la pauvreté interpellent les opérateurs téléphoniques et réclament des solutions. » -Numerama

Retrouvez leur article ici.

@numerama

PoleS, lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt vie associative dans les quartiers populaires : faire des tiers-lieux numériques des espaces d’émancipation collective dans les quartiers

     C’est avec joie que nous avons appris ce matin, par le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires, que nous étions lauréats de l’AMI Associations. Notre programme, encore une fois, est le fruit d’une co-construction avec les habitant.e.s des quartiers, notamment avec celles et ceux des quartiers Nord de Marseille. Nous croyons tout particulièrement dans la force des projets pensés par les habitant.e.s pour leur territoire. De la sensibilité de notre vécu naissent nos projets et c’est notre fierté.

     La brique de médiation numérique que nous avons l’opportunité de développer avec cet AMI va nous permettre de développer les tiers-lieux numériques des quartiers populaires, véritables espaces d’émancipation collective.

     Émancipation d’abord, car notre ADN, c’est l’insertion par l’emploi. Face aux multiples discriminations et assignations auxquels les habitant.e.s des quartiers sont confrontés, nous développons des projets socio-économiques non couverts par le marché et l’État. En s’appuyant sur les besoins d’emplois que la transition numérique engendre, nous tentons de briser le plafond de verre, qui chaque jour, sape les fondements du pacte républicain.

     Émancipation ensuite, car ces tiers-lieux seront des espaces ouverts à toutes et tous. La médiation numérique pour les habitant.e.s des quartier populaires est l’un de nos points d’entrée pour faire de ces tiers-lieux des lieux de vie où les générations, les parcours et les histoires se côtoient et s’enrichissent.

     Émancipation enfin, car ce faisant, nous nous attaquons à l’illectronisme et à la fracture numérique. Nous le savons, les inégalités sont toujours cumulatives. Dans nos quartiers populaires, le service public et l’accès au droit sont en recul permanent. Alors que l’espace numérique se substitue au guichet physique, à l’horizon 2022, c’est l’ensemble des démarches administratives qui seront dématérialisées, et ne pas prendre à bras le corps ce nouveau stigmate qu’est l’illectronisme, c’est encore plus enfoncer des destins dans la précarité, dans une vie à la marge de notre société numérique.

     Mais si nous sommes fiers de la reconnaissance de notre travail, nous n’oublions pas pour autant celui de la multitude de petites associations de nos quartiers populaires. Ces acteurs de terrain, qui tentent chaque jour d’éviter l’éclatement d’un corps social divisé, doivent être au coeur de l’action des pouvoirs publics. C’est avec impatience que nous attendons le plan national pour les petites associations percevant moins de 5000 euros et celui-ci doit être à la hauteur des attentes et apporter une réponse à la demande de simplification administrative, de visibilité sur le temps long, de substitution de l’appel à projets par la subvention de fonctionnement.