PoleS, lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt vie associative dans les quartiers populaires : faire des tiers-lieux numériques des espaces d’émancipation collective dans les quartiers

     C’est avec joie que nous avons appris ce matin, par le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires, que nous étions lauréats de l’AMI Associations. Notre programme, encore une fois, est le fruit d’une co-construction avec les habitant.e.s des quartiers, notamment avec celles et ceux des quartiers Nord de Marseille. Nous croyons tout particulièrement dans la force des projets pensés par les habitant.e.s pour leur territoire. De la sensibilité de notre vécu naissent nos projets et c’est notre fierté.

     La brique de médiation numérique que nous avons l’opportunité de développer avec cet AMI va nous permettre de développer les tiers-lieux numériques des quartiers populaires, véritables espaces d’émancipation collective.

     Émancipation d’abord, car notre ADN, c’est l’insertion par l’emploi. Face aux multiples discriminations et assignations auxquels les habitant.e.s des quartiers sont confrontés, nous développons des projets socio-économiques non couverts par le marché et l’État. En s’appuyant sur les besoins d’emplois que la transition numérique engendre, nous tentons de briser le plafond de verre, qui chaque jour, sape les fondements du pacte républicain.

     Émancipation ensuite, car ces tiers-lieux seront des espaces ouverts à toutes et tous. La médiation numérique pour les habitant.e.s des quartier populaires est l’un de nos points d’entrée pour faire de ces tiers-lieux des lieux de vie où les générations, les parcours et les histoires se côtoient et s’enrichissent.

     Émancipation enfin, car ce faisant, nous nous attaquons à l’illectronisme et à la fracture numérique. Nous le savons, les inégalités sont toujours cumulatives. Dans nos quartiers populaires, le service public et l’accès au droit sont en recul permanent. Alors que l’espace numérique se substitue au guichet physique, à l’horizon 2022, c’est l’ensemble des démarches administratives qui seront dématérialisées, et ne pas prendre à bras le corps ce nouveau stigmate qu’est l’illectronisme, c’est encore plus enfoncer des destins dans la précarité, dans une vie à la marge de notre société numérique.

     Mais si nous sommes fiers de la reconnaissance de notre travail, nous n’oublions pas pour autant celui de la multitude de petites associations de nos quartiers populaires. Ces acteurs de terrain, qui tentent chaque jour d’éviter l’éclatement d’un corps social divisé, doivent être au coeur de l’action des pouvoirs publics. C’est avec impatience que nous attendons le plan national pour les petites associations percevant moins de 5000 euros et celui-ci doit être à la hauteur des attentes et apporter une réponse à la demande de simplification administrative, de visibilité sur le temps long, de substitution de l’appel à projets par la subvention de fonctionnement.

CHANTIER Ecole et COORACE interpellent la ministre du Travail dans un courrier commun

CHANTIER Ecole et COORACE interpellent la ministre du Travail dans un courrier commun

Suite à l’interpellation du Président de la République par LePoleS sur l’urgence d’ouvrir Les fonds de la formation professionnelle du PRO-A aux salariés en contrat à durée déterminée d’insertion les réseaux COORACE et CHANTIER ECOLE écrivent à la ministre du travail.
« Ouvrir l’accès de la Pro-A aux salariés en insertion sécuriserait leur mise en formation et permettrait d’accéder aux financements de droit commun, particulièrement aux résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville qui ont, vous le savez, plus que d’autres, des difficultés à accéder au droit commun. »

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Communiqué: Mobilisation nationale pour la politique de la ville

LePoleS qui participe à ces groupes d’appuis est en total accord avec le communiqué des Pas Sans Nous


Monsieur Mézard, quel sens donnez-vous au mot « participation » ?

Lors de son discours à Tourcoing, Emmanuel Macron a lancé une « mobilisation nationale pour la politique de la ville », censée répondre – enfin – aux difficultés auxquelles doivent faire face les habitant.e.s des quartiers populaires. Une mobilisation qui s’est traduite par la mise en place par votre ministère de dix groupes thématiques1 devant permettre une « vaste concertation » sur les enjeux majeurs auxquels sont confrontés les quartiers populaires.

Invitée à prendre part aux échanges de ces groupes, la Coordination nationale Pas sans Nous a accueilli favorablement cette démarche, tout en restant vigilante sur les conditions de travail de ces groupes et en déplorant déjà l’absence de questions majeures comme la santé, les transports et le logement.

Près de deux mois après la mise en place de ces groupes thématiques, force est de constater que la participation n’est pas au rendez-vous et que même la concertation portée par votre ministère illustre une démarche qui n’est pas la notre.

Comment parler de concertation alors que trop peu d’habitant.e.s des quartiers populaires participent à ces groupes de travail ? D’autant que ces derniers, pilotés par des élu.e.s et des technicien.ne.s plutôt que par des acteurs et actrices locaux.les, s’inscrivent encore dans une démarche descendante qu’habitant.e.s et associations ne cessent de dénoncer. A partir de quelle concertation, les thèmes et les axes de travail ont-ils été fixés par votre ministère ? Peut-on mener un vrai travail de fond appuyé sur une véritable participation au vu du calendrier intenable, de la non-prise en compte des contraintes professionnelles et militantes des participant.e.s, de la diffusion chaotique des informations quant aux dates de réunion… ?

A cela s’ajoute le terrible manque d’ambition de ces groupes thématiques alors que nous sommes dans un cadre de mobilisation nationale. Comment accepter que la culture dans les quartiers populaires soit réduite, pour l’essentiel, à celle des horaires d’ouverture des bibliothèques ? La culture ne contribue-t-elle pas d’abord à affirmer la liberté et la dignité de chacun ? Ne représente-t-elle pas un vecteur majeur de cohésion sociale ?
Comment accepter que la lutte contre les discriminations soit résumée à la discrimination à l’embauche, sans aborder la dimension nécessairement transversale de cet enjeu ? Alors que toutes les études récentes s’accordent sur le caractère intersectionnel des discriminations subies par les habitant.e.s des quartiers populaires, pourquoi ne pas choisir cette approche ? Notre interpellation a pour but de reprendre la concertation sur de meilleures bases avant que les résultats ne soient définitivement décevants. Nous joignons à ce courrier nos propositions pour l’ensemble des 10 groupes thématiques auxquels nous ajoutons trois thématiques indispensables : la santé, les transports et le logement. Ces propositions doivent permettre d’alimenter les discussions lors des ateliers et réunions de la mission Borloo et pouvoir être discutées directement avec vous, dans le cadre de réunions régulières de travail.


1 Les dix groupes thématiques mis en place portent sur : évaluation et indicateurs, les associations, l’image des quartiers, l’apprentissage et la formation professionnelle, la mobilisation des entreprises pour les quartiers, l’emploi et l’orientation, la culture, le sport, l’éducation, la lutte contre les discriminations.

Contact presse : Marine TAGLIAFERRI marine@passansnous.org / 06 77 33 54 28