Ils sont tous là ou presque. Au pied de l’ensemble d’immeubles de La Caravelle, à Villeneuve-la-Garenne, ils ont décidé de brandir les affiches qui ont fait le tour du monde ce week-end, comme la Marianne pleurant.
Ce lundi matin, les 90 salariés de l’association d’insertion LePoleS ont souhaité témoigner de leur « attachement aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ».
« 60 % de nos salariés sont issus des quartiers prioritaires, explique Claude Sicart, président de cette association qui œuvre ici depuis 26 ans. Nous sommes solidaires et meurtris par les terribles attentats qui ont frappé notre République. »
« J’aurais pu faire partie des victimes » Ils sont du Luth de Gennevilliers, du quartier Opéra de Massy, de la Grande Borne de Grigny (Essonne), et majoritairement de La Caravelle et des quartiers Sud de Villeneuve-la-Garenne. Comme Adboulaye, 27 ans, qui a suivi la formation de programmateur développeur proposée par l’association d’économie sociale et solidaire. « J’ai habité rue de Charonne, je vais au Stade de France, j’aurais pu faire partie des victimes, explique le jeune homme, qui a tenu à se rendre samedi dans le quartier de République pour montrer sa solidarité. Et dont le discours est très clair. « La communauté musulmane ne peut pas se taire, assure-t-il. Elle doit descendre dans la rue, défendre les valeurs de la République et condamner les actes de ceux qui enfreignent les règles de la religion en enlevant la vie ». Pour le président de l’association, la mobilisation des salariés et des personnes actuellement en parcours d’insertion est essentielle. « Ce sont de relais de citoyenneté dans les quartiers », estime-t-il.
Article paru dans le Parisien Hauts-de-Seine du 16 nov. 2015.